Antoine a sept ans, peut-être huit. Il sort d'un grand magasin, entièrement habillé de neuf, comme pour affronter une nouvelle vie. Mais pour l'instant, il est encore un enfant qui donne la main à sa bonne, boulevard Haussman.
Il n'est pas grand et ne voit devant lui que des jambes d'hommes et de jupes très affairées. Sur la chaussée, des centaines de roues qui tournent ou s'arrêtent aux pieds d'un agent âpre comme un rocher.
Avant de traverser la rue du Havre l'enfant remarque, à un kiosque de journaux, un énorme pied de footballeur qui lance un ballon dans des buts inconnus. Pendant qu'il regarde fixement la page de l'illustré, Antoine a l'impression qu'on le sépare violemment de sa bonne.
Cette grosse main à bague noire et or qui lui frôla l'oreille ?
L'enfant est entraîné dans un remous de passants. (...).

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